Nous sommes partis à la rencontre de Stéphane Fritz

Homme de terrain, Stéphane Fritz, Président France de Guy Hoquet immobilier, aime se rendre dans les agences de son réseau.
Aujourd’hui, il dirige un groupe de 50 personnes, qui elles-mêmes embarquent un groupe de 3 500 collaborateurs et 520 agences, dont 25 sont en Martinique, Guadeloupe, Réunion et Madagascar.
Stéphane a commencé sa carrière en faisant l’armée, une expérience dans laquelle il a forgé des valeurs fortes, telles que le sens du collectif et l’ordre. Un chef d’entreprise lucide et honnête, qui sait que son rôle implique de prendre des décisions parfois tranchées, mais en gardant en tête de toujours les expliquer et de leur donner du sens.

 

“ Être le vendeur winner ne peut pas suffire, il faut être un bon accompagnateur“

👉 Quelle est la dernière décision politique qui vous a marqué et pourquoi ?

Les pouvoirs publics viennent d’enlever 1 milliard d’euros à MaPrimRenov’ : je ne comprends pas le pouvoir politique aujourd’hui ! La rénovation énergétique est essentielle. La loi Climat et Résilience promet en 2050 zéro carbone. Les professionnels de l’immobilier peuvent accompagner la rénovation énergétique (ndlr : le bâti représente 25 % des émissions de gaz à effet de serre) c’est donc un enjeu majeur. Pourtant, les politiques suppriment ces aides qui sont une nécessité pour une grande partie de nos concitoyens ! 

👉 Quel est votre avis sur la crise du secteur ?

Je pense que le marché a été anormalement actif ces deux ou trois dernières années, dû au covid qui a boosté le marché immobilier. Il y a beaucoup de décès et de divorces, de changements de lieux de vie : tout cela a boosté artificiellement le marché et tout le monde s’est « improvisé » agent immobilier. Mais c’est un métier compliqué. On constate maintenant que le marché s’autorégule, c’est pour cela qu’on l’appelle “crise”. Mais si vous considérez cela dans un espacetemps plus long, c’est une régulation du marché qui semble tout à fait normale. Nous faisons le choix de former au maximum les collaborateurs du réseau, car les « bons » agents immobilier vont s’en sortir, mais les « mauvais » vont devoir quitter le métier.

👉 Quelle importance accordez-vous à la formation ?

C’est l’un des piliers majeurs de notre projet d’entreprise. Nous avons fait une étude et constaté qu’il y a 25 % seulement des personnes qui se forment dans le réseau. Je pense que c’est sensiblement pareil dans tous les réseaux immobiliers.
Pourquoi ? Parce que former les collaborateurs, c’est coûteux, c’est du temps qu’on pense perdre, car le
conseiller n’est pas sur le terrain à ce moment-là, et donc ne fait pas de chiffre d’affaires. C’est une vision erronée. Il faut absolument investir sur la formation des équipes !
On s’est aussi aperçus que la grande majorité des conseillers formés régulièrement par Guy Hoquet Immobilier sont fidèles à leur agence parce qu’ils performent. On a alors rendu la formation illimitée et
incluse et pour tous les franchisés et leurs équipes ! C’est comme cela qu’on fidélise des collaborateurs, en leur permettant de monter en compétences.

👉 Comment envisagez-vous l’évolution des besoins en logement social ?

La loyauté ! Warren Buffett a dit : “on ne fait pas de mauvaises affaires avec de bonnes personnes et on
ne fait pas de bonnes affaires avec de mauvaises personnes”. Savoir si quelqu’un est fiable, ça prend du temps, mais lorsque quelqu’un ne fait pas preuve de loyauté, je m’en sépare très vite. Ce n’est pas seulement vis à vis de moi, mais de l’équipe. Seule l’équipe prévaut !

👉 Qu’est-ce qu’un bon agent immobilier selon vous ?

Être le « vendeur-winner » ne peut pas suffire. Il faut être un bon accompagnateur, avoir des compétences humaines, des compétences connexes sur la rénovation, le déménagement, l’assurance, le courtage bancaire… pour pouvoir accompagner efficacement ses clients. Le conseiller immobilier doit avoir toutes ces compétences, même s’il n’est pas un spécialiste dans tous les domaines : il doit pouvoir comprendre ces enjeux, et c’est la formation qui va lui apporter cela.